Marche à Londres

30 décembre 2006

The end?? (dimanche 24 décembre 2006)

Je sors du TGV. Je suis de retour, c'est fini!
Ces quelques mois ont été tellement remplis que je n'ai pas vu le temps filer.
Je n'ai pas vieilli ou ne me suis pas senti vieilli comme dans Peter Pan, la pièce que j'ai vue ce samedi. Pour clore l'aventure, je ne pouvais rêver mieux, cette histoire qui fut, sans le vouloir, une sorte de fil rouge à Londres.
J'ai vu tant de choses, rencontré tant de gens, vécu tant d'aventures, que je ne peux revenir à Bruxelles comme si de rien n'était.
Charnière essentielle peut-être, il y aura un avant et un après: je reviens gonflé à bloc, pour réaliser projets personnels et démarrer d'autres défis.
Mais Londres est envoûtante et ce ne sera certainement pas un adieu. Pour un jour ou plus, j'y passerai encore souvent. Et même, si je me sentais à l'étroit, ...


NB: ceci est le dernier post. Il vous est encore possible de venir poster un commentaire, cliquez sur les photos pour les agrandir, lire un texte ou une page, ou tout le blog. Bref, cet espace vous est encore disponible. Allez-y!

28 décembre 2006

Gothic (vendredi 22 décembre 2006)






Je dois bien le confesser. J'ai raté des endroits inévitables. Ou à tout le moins des visites importantes. L'abbaye en fait partie. J'aurais voulu sacrifier quelques heures de la semaine pour visiter l'abbaye de Wesminster, mais rien à faire.
J'aurai tout au plus trouvé quelques moments pour la voir de l'extérieur et l'immortaliser sur la pellicule. Et ce bâtiment gothique n'est qu'un aperçu de la richesse architecturale offerte aux milliers de pélerins se rendant dans la capitale anglaise chaque année.

En quelques mois, il est impossible de voir tous les édifices, musées et autres expositions offerts au grand public: Buckingham Palace, pas vu. Musée de la guerre, raté. Le parlement, oublié.
J'ai pu malgré tout me rattraper et découvrir la Tate Modern. Et hier, j'ai assisté au ballet le Lac de Cygnes, de Tchaïkovsky, autre moment de grâce. Sans être adepte inconditionnel de la danse, je dois dire que ce fut une révélation d'assister à ce ballet.

Je décompte les jours et j'ai peine à m'imaginer que cela va finir bientôt. Le paradis perdu...?

24 décembre 2006

Goodbye, and good luck! (jeudi 21 décembre 2006)


Je suis dans le métro Victoria pour la énième fois en direction de la maison de mon dernier élève de la semaine et de l'année.
En m'asseyant je ne me rends pas compte tout de suite. Mais, un rapide regard suffit... Mon voisin est un barbu.

Et alors? Suis-je barbophobe? Développerai-je un complexe face à une pilosité abondante??
Pas du tout! Et sans doute que si cela s' arrêtait là, je ne vous en parlerais pas.
Mais voilà, il est en plus de type arabe.
« Mais, il est raciste ma parole », entends-je déjà dans les chaumières.
NON, non, non! Seulement, ... de pareilles circonstances avant le 7 juillet 2005 ne m'auraient même pas fait réagir. Mais quand vous vous asseyez à côté d'un Arabe, barbu, portant son sac à dos sur les genoux, dans un métro de Londres, et qu'il sort son portable, vous reconnaîtrez qu'il est difficile de ne pas y penser. Je sais, plein de gens assis portent un sac à dos sur les genoux, mais c'est plus fort que tout.
Et je serais fort embêté.

D'abord parce qu'assis à cet endroit, je crois qu'il serait peu aisé de retrouver des morceaux à ramener pour la famille.
Puis cela me gênerait de partir là, maintenant. J'ai encore deux, trois choses de fondamental à faire sur Terre, tout de même.
Et puis aussi, l'élève m'attend et j'aimerais bien lui dire au revoir, comme j'ai pu le faire avec les autres tout au long de la semaine.
Celui-là, en plus, est vraiment un chouette petit gars. Je suis toujours allé avec grand plaisir, sans les pieds de plomb. Le courant était vraiment bien passé. Et c'était réciproque.

Il m'est déjà arrivé de percevoir que pour l'un ou l'autre de mes élèves, j'aurai compté dans leur vie.
Sentiment étrange que de penser que dans dix, vingt, peut-être cinquante ans, non seulement ces enfants ne m'auront pas oublié, mais que j'aurai sans doute contribué pour une petite partie à leur devenir.
Je devine que pour beaucoup je ne serai qu'un vague souvenir, un type qu'ils ont vu passer dans leur vie, sans plus. Pour d'autres (j'espère le moins possible) peut-être un mauvais moment de leur scolarité. Mais pour quelques uns, je resterai une personne qui leur aura donné envie d'apprendre, qui aura ouvert des portes, qui aura créé une relation de confiance et même, difficile de parler d'amitié dans un rapport prof-élève mais, un sentiment qui s'y rapproche...
Lors de cette leçon, (oui, le détonateur de la bombe n'a pas fonctionné), en revoyant les différents temps appris, je lui demande de faire des phrases au futur. Et il me répond: « Quand on sera vieux, on se verra encore ».

Demain, je me lèverai autrement.

22 décembre 2006

Hostel (mercredi 20 décembre 2006)


Une rapide analyse donnerait des résultats surprenants, et totalement erronés.
Dans les transports en commun, une quantité assez importante de navetteurs dort à toute heure de la journée.

Nous pourrions un peu trop facilement en conclure que le Londonien a besoin de dormir beaucoup. D'autres se risqueraient même à le considérer fainéant. Certains se croyant plus éclairés démontreraient que c'est un problème de literie, la qualité anglaise en ce domaine pouvant laisser à désirer. Les derniers tenteraient maladroitement de voir une preuve supplémentaire de la décadence anglosaxonne.
Il n'en est rien. La raison est plus pragmatique: puisque les Londoniens doivent souvent parcourir de longues distances pour aller au travail, ils rattrapent le temps perdu sous la couette sur les banquettes des métros ou des bus. Sans compter que pour vivre à Londres décemment, le régime des trente-cinq heures n'est pas concevable.
Ne croyez pas pour autant qu'ils sont malheureux, tristes, opprimés ou tout autre qualificatif péjoratif. Ils sont juste fatigués.

Pour moi aussi, avec l'appartement trouvé à Putney Vale, les parcours pour le travail se sont allongés, tout en y ajoutant le travail qui nécessite de fréquents déplacements. Il m'est donc arrivé aussi de m'assoupir dans l'une ou l'autre rame de métro.
Pour éviter ces désagréments et limiter les déplacements, comme la location venait à échéance, j'ai fait le choix pour les derniers jours de les passer à l'hôtel.
Non pas pour des goûts de luxe, mais afin de me rapprocher du centre, et d'optimaliser le temps en fin d'année.
Je ne suis pas au Ritz, mais dans un petit hôtel tenu par des Pakistanais, offrant des chambres très convenables avec une jolie vue sur une rue intérieure, et proposant un petit déjeuner anglais comme j'en attendais.
Je suis à dix minutes d'Hyde Park, et à cinq minutes du bâtiment Orange-Paddington.
Cela m'a permis aussi de rompre le sempiternel métro-boulot-dodo.
C'était nécessaire de rester éveillé car...

21 décembre 2006

Shopping (vendredi 15 décembre 2006)


Noël approche. Le temps des cadeaux, et donc des courses aussi. Et depuis quelques semaines, les effets se font sentir. Un vrai monde de malades! Le samedi, Oxford street est devenue une véritable folie. Déjà en temps normal, mais alors en décembre... On dirait que tous les Londoniens, Anglais, peut-être même tous les Européens se sont donnés rendez-vous sur cette artère.
Imaginez des extraterrestres en train d'observer le manège de Piccadilly jusqu'à Oxford Circus. Ils doivent bien rire à voir tous ces humains s'exciter dans un si petit périmètre.

Dans mon cas, il est hors de question de faire mes achats à ce moment. Je vois la foule du haut du deuxième étgae du bus, en revenant du travail le samedi, c'est suffisant. D'autant que tous les quartiers commerçants sont touchés par cette folie commerciale. Je fais donc mes courses à un autre moment, en semaine, entre deux cours! J'ai la chance de donner cours à George street, à quelques rues de Oxford street. Le midi, je me lance donc à l'assaut de l'artère commerçante, évitant ainsi la foule du week end.
Puis, je suis passé par l'inévitable Harrods, avec des escalators majestueux, dont celui décoré façon égyptienne, des immenses salles dédiées à la consommation, regroupant ici les produits alimentaires du monde entier, là-bas les jouets des quatre coins de la planète, ici encore les objets décoratifs, et j'en passe.

Et j'y suis presque. J'ai presque tout acheté. Pour mon frère en Belgique j'ai trouvé ... qui pourra ..., mes parents recevront un ... et aussi une ... tandis que mon autre frère découvrira sous le sapin des ... pour aller ... Mes neveux et nièces s'amuseront sans doute grâce à ... et aux ...
Et ma belle soeur devra ... pour que ...
C'est pas beau, ça?

19 décembre 2006

Jack, Kate and Co (jeudi 14 décembre 2006)

Non seulement je lis des livres (en français, oui, je sais!), mais les quotidiens gratuits anglais sont une autre source de lecture qui se chargent de m' ... informer???

C'est ainsi que la Une de ces derniers jours est essentiellement consacrée au nouveau « Jack The Ripper » d'Ipswich, ce criminel toujours recherché par la police qui a déjà fait cinq victimes dans le milieu de la prostitution (vous avez vu la paraphrase que je viens d'employer pour éviter de dire « putes »? Ce blog est pour tous les âges, je dois donc faire attention de ne pas utiliser des mots choquants, comme « scission de la Belgique »).
Sans dire que je m'y intéresse (j'ai un alibi pour les cinq jours), il faut reconnaître que la recherche de ce dingue change des sempiternels déboires du couple camé et intoxiqué Pete Doherty, chanteur de je ne sais plus quel groupe, et Kate Moss, mannequin anorexique, qui envahit à longueur d'édition les pages des journaux gartuits Londonpaper, Lite ou Metro.
Avec des gueules de paumés alcolo et héroïnomane, ils ont un pouvoir d'attraction sur les médias tout à fait sidérant. Que leur trouve-t-on pour parler aussi souvent des cures de désintoxication, de leurs frasques amoureuses sur le gazon du centre hospitalier où se fait soigner Doherty (vous avez à nouveau vu la paraphrase?? Mais siiii, frasques etc., pour « baises »), de la dernière sortie éméchée, du copain de Pete qui tombe d'un balcon, ... rien ne nous est épargné. Lamentable!

Vivement un bon scandale à la Maison royale des Windsor, qu'on change de registre et rigole!

14 décembre 2006

Book's délire (mardi 12 décembre 2006)


On a dû me prendre pour un dingue.
Vu l'attente parfois longue pour certains transports en commun (non, pas autant que la STIB), j'ai décidé de reprendre l'habitude d'avoir toujours un livre sur moi, histoire de ne pas voir le temps passé et d'occuper l'attente intelligemment.

La fin de la journée approchait; près de 9:00, il me restait un bus à prendre pour arriver chez moi.
A l'arrêt de bus, comme il est captivant, je sors le livre de ma poche et là, à la page 232, ça a démarré.
Je suis pris d'un rire impossible à arrêter.
Je ne sais pas pourquoi, mais quand je ris sans retenue, je pleure... Je veux dire, je verse des larmes (de joie sans doute).
Deux jeunes noirs qui me voient rigolent à leur tour, soit de moi soit de la situation de voir quelqu'un se marrer en lisant un bouquin. Une autre dame sourit aussi, se disant peut-être que la douce folie n'est pas dangereuse.
Mais rien à faire, je sors le mouchoir, et difficilement, je parviens à calmer cette crise de fou rire. Je n'avais plus ri ainsi depuis longtemps.

Il faut dire que le passage était vraiment trop énorme.
Dans cet extrait, Daphné du Maurier, l'auteure, Anglaise mais de père français, décrit avec ironie le système d'éducation religieux américain tentant de s'implanter dans un coin d'Angeterre pendant les années '70. Hilarant!
MAD raconte l'histoire d'une vieille comédienne vivant avec ses enfants adoptifs au bord de la mer, dans les Cornouailles. Lorsqu'elle voit arriver des navires et hélicoptères américains...
J'en ris encore!

The party (dimanche 10 décembre 2006)


L'agenda est chargé. A peine le concert fini, j'enchaîne avec la suite. Malgré le fait que nous sommes dimanche, je me lève à 6:30, histoire de ne pas rater le train de 9:00 qui m'emmènera à Gloucester pour la Christmas party de Lingua. Bien que je ne sois pas un grand adepte des repas professionnels, j'ai accepté ici pour plusieurs raisons.

Premièrement, Lingua s'est limité à faire une proposition. Tu viens, ou tu ne viens pas, peu importe.
Deuxièmement, c'était une occasion de rencontrer les autres professeurs, puisque qu'en temps normal nous ne nous voyons pas.
Troisièmement, je pouvais à nouveau vivre une journée « à la campagne » anglaise, s'aérer en dehors de Londres.
Enfin, comme je partirai dans quelques semaines, je profite du moment pour remercier le patron.

En partant, je me rends compte que le matin est glacial. Pour la première fois, le gel a bien fait son oeuvre sur les champs.
Pour ma chance, le train que je prends plus d'une heure après n'est pas bien chauffé. En d'autres termes, je caille! Heureusement que j'ai mon livre pour passer le temps. Parce qu'en plus, le trajet est long, très long: plus de deux heures, avec un changement!
Ai-je eu une bonne idée d'accepter? Oui, je n'ai pas eu tort!

Les enfants du "directeur" viennent me chercher à la gare, je suis le deuxième et dès que j'arrive à la maison, je vais en cuisine donner un coup de main pour la vaisselle et bavarder avec le premier invité, un ami d'université du patron.
Très vite, pas moins de trente-cinq convives se retrouvent dans cette maison, et je ne sais par quel enchantement, une ambiance chaleureuse se dégage directement entre tous les invités. Magique, je me rappelle de l'ambiance british de ma première visite en septembre. Ici, c'est encore mieux.
Un feu de bois dans la cheminée pour oublier les averses au dehors, un repas maison pris dans la bonne humeur, des professeurs italiens, français, les amis des hôtes conversant en anglais ou français, nous avions vraiment l'impression de faire partie d'une famille.
Rien d'obligatoire, rien de forcé, tout se trouvait dans la manière agréable et charmante de présenter les choses.
Finalement, vers 16:30 je les quittais presque avec tristesse.
Heureusement, le retour en train était plus chaud. Ou alors c'était moi?

13 décembre 2006

Oh, happy days?? (samedi 09 décembre 2006)



Je me demande parfois comment la vie s'agence. Sommes-nous né sous une bonne étoile ou non?? Hier, il y avait de quoi se poser la question. Dès le début de la journée, je savais que quelque chose n'allait pas tourner rond.

Le cours du matin avait été déplacé, et cela tombait bien pour moi. J'avais commandé un ticket pour le concert de Placebo, au Wembley Arena, grande salle de 12 500 places. Seulement, la place n'était toujours pas arrivée à l'ancienne adresse d'Hampstead. Alors que jeudi je m'étais déjà déplacé pour rien, le colocataire n'étant pas là et l'autre étudiant ne sachant pas où était le courrier, je devais y retourner ce vendredi matin.
Il m'a donné la clé car il était au cours, et lorsque j'ai découvert le courrier à l'appartement, je devais constater que le ticket n'était toujours pas là...
L'étudiant m'avait dit que si le ticket n'était pas dans sa chambre, je devais peut-être aller à la poste pour le retirer.
J'y suis allé, dix minutes à pied, j'ai attendu dans la file autant de temps, puis, je me suis entendu dire que je devais aller dans un autre bureau, près de l'hôpital. J'ai attendu un bus, je m'y suis rendu, et là on me dit que c'est sans doute perdu ou endommagé et que je devais remplir un document pour une réclamation. Quoi, j'ai fait tout ça pour ça?? Comme je l'avais commandé par Internet, je n'avais pas de téléphone, pas d'adresse, c'était la catastrophe! Je possédais seulement un mail de confirmation que le ticket avait été envoyé.
Le temps tournait, et je n'avais plus le temps d'aller à Wembley, les cours n'allaient plus tarder.
Je devais encore manger avec un copain, faire des photocopies pour le soir, cela devenait mission impossible.

Sur ces entrefaits, je recevais en plus un coup de fil de Lingua. Un étudiant d'Orange attendait impatiemment pour commencer le cours.
Je lui ai resonné, je lui ai dit que j'avais demandé que ce cours soit attribué à un autre professeur car je n'avais plus le temps de m'en charger. Manifestement, ce ne fut pas acté, par une mauvaise communication, de ma part ou de la secrétaire. Après trois coups de téléphone pour essayer d'arranger les bidons, tout est rentré dans l'ordre heureusement.
Oui, mais toujours pas de ticket.

Et pourtant, le yang intervient pour rééquilibrer la balance.
Donc, ce samedi, après les cours du matin, je file vers Wembley. Il est déjà deux heures vingt, les routes étant archi combles de monde à l'approche des fêtes.
Un bon point pour commencer, le bureau de réservation de Wembley est déjà ouvert.
Je commence à raconter ma mésaventure et, à ma grande stupéfaction, les choses s'arrangent très vite: il suffit de revenir à 6:30, avec le mail que j'avais au prélalable imprimé, et il me donnerait en échange un ticket de remplacement, annulant le premier.
Une bonne nouvelle!

La deuxième bonne nouvelle était arrivée le matin, où je travaillais pour la dernière fois; il semble que j'y ai laissé un bon souvenir puisque la responsable m'a dit qu'il y aurait toujours une place pour moi. Cest bon à entendre.

Et c'est pas tout. Je rencontre la femme d'un collègue professeur d'université qui enseigne l'analyse de films de cinéma. Le hasard faisant trop bien les choses, je lui avais soumis mon scénario, histoire d'avoir un regard éclairé sur le sujet.
Elle me dit, alors qu'il n'est pas là, que son mari a trouvé cela fantastique, ce qu'il me confirmera un peu plus tard, en avançant plusieurs éléments qui prouvaient qu'il l'avait manifestement lu.
Je suis heureux, vous pensez, cela lui a plu j'en suis certain et on se retrouvera mercredi prochain pour améliorer quelques détails. Dans quelques jours en effet, il repart pour la Caroline du nord, reprendre son poste à l'université américaine.

Le bilan des deux journées s'équilibre fameusement, vous ne trouvez pas?

10 décembre 2006

Belgian taste ( mercredi 06 décembre 2006)

Je ne pouvais pas laisser passer un jour pareil. Même à Londres. Le six décembre a une signification toute particulière pour les Belges. Comme si Noël ne suffisait pas, nous fêtons ce saint chaque année en offrant des cadeaux « aux enfants sages ». J'ai donc décidé de m'offrir un "zoli" cadeau: je me suis acheté une gourmandise belge pour ma St Nicolas!

Et ce n'était pas trop difficile de trouver un produit belge ici: lors des courses, je me rends compte que plusieurs produits sont mis en avant avec l'appellation belgian, et ça marche: belgian paté, belgian chocolate, belgian biscuits, belgian beer, et belgian waffel,...

Belgian waffel! Souvenez-vous de l'enseigne Vigaufra qui nous vendait la gaufre au sucre ou au chocolat à 18 francs belges* en 1980, près de la Place de la Monnaie! Puis Belgaufra a pris le relais et les prix n'ont cessé d'augmenter.
Je viens de m'en offrir une vraie, chaude,avec le sucre, dans le papier glacé pour ne pas se brûler les doigts!
Ah, « ça m'a goûté » (expression typiquement belge!).

*0,44€

08 décembre 2006

Cinema paradisio! (samedi 02 décembre 2006)


J'étais installé depuis un bon moment déjà, histoire d'être bien situé, de contempler le décor, de voir tout ce qui se passait, de ne perdre aucune miette en somme...
J'avais en mains le programme, alléchant, mis à disposition sur chaque siège.
La salle se remplissait peu à peu, les spectateurs ne semblaient pas pressés.
Plus d'une demi-heure s'était passée avant que la harpiste ne rentre dans la grande salle art-déco de l'Appollo Theatre. Premiers accordements, puis les autres musiciens suivaient petit à petit et à vingt heures, tout l'orchestre était placé, accompagné par plus de quatre-vingts choristes.
Le chef d'orchestre pouvait rentrer en scène. Il maestro allait arriver.

Ennio Morricone lui-même dirigerait l'orchestre, pour rejouer, à la plus grande joie d'un public conquis, les grands airs de musique qu'il avait composés pour des films aujourd'hui renommés:
Cinema Paradisio, Il était une fois l'Amérique, Il était une fois dans l'Ouest, The Good, the Bad and the Ugly, Le Clan des Siciliens, etc.
Le deux décembre était déjà la deuxième et ultime représentation de l'Orchestre Symphonique de Rome, il n'était pas question de rater ces deux heures inoubliables.
Pour accompagner les choristes (ou l'inverse?), une cantatrice nous gratifia de sa très jolie voix pour interpréter quelques morceaux.
Puis, avant les trois rappels en standing ovation effectués devant un parterre d'auditeurs totalement acquis, il joua les superbes mélodies du film The Mission, pendant lesquelles il parvint à me tirer des larmes (revoyez le film, vous comprendrez).

Dans cette ville, il n'y a pas un jour où un événement culturel se déroule et où tout le monde peut y trouver son compte: les amoureux de la musique alternative, les plasticiens, les cinéphiles,... Concerts, show musicaux, spectacles, pièces de théâtre, Première cinématographique, ... l'embarras du choix.
La semaine passée, j'allais voir Primal Scream (ndla: je vous avais donné un extrait de leur musique en bas d' un ancien post ici), la semaine prochaine Placebo est au programme, puis dix jours après le concert à Wembley Arena, je vais voir le ballet Le Lac des Cygnes, avec la chorégraphie classique et originale de Matthew Bourne.
Et tout en glissant un cinéma ou l'autre, je terminerai avec l'inévitable et incontournable pièce de théâtre de James Barrie, à voir absolument à Londres.
Ça me donne envie de continuer mon scénario, moi!

(si vous cliquez sur ce qui est souligné dans le texte, vous aurez des infos complémentaires)

06 décembre 2006

Bloggers (samedi 25 novembre 2006)


Lorsque je m'étais lancé dans la rédaction d'un blog, sur le conseil d'un ami, je pensais surtout apporter de mes nouvelles aux connaissances de tous bords.
J'espérais dans un premier temps envoyer un billet par semaine, puis, pris au jeu, ce fut la croissance des posts et, certaines semaines, je n'étais pas loin d'un texte par jour.


Mais le blog a parfois ses propres limites: pour intéresser et amener des gens à lire, il faut poster, ne pas se faire oublier, alimenter continuellement. Cela altère parfois la qualité des propos et c'est frustrant de mettre un texte dont on n'est pas toujours satisfait, même s'il y a un plaisir évident dans l'écriture sur le vif, et que cela peut déboucher parfois sur des posts intéressants. Cela s'est calmé à nouveau depuis la mi-novembre, uniquement parce que je passe moins de temps devant l'ordinateur, pris par les fréquents déplacements professionnels. J'essaie malgré tout de tenir le rythme de trois posts par semaine.
Le gros avantage réside dans la pratique presque quotidienne de l'écriture. Comme le forgeron, on avance ainsi et même si la qualité n'est pas toujours au rendez-vous, on décèle plus facilement les imperfections ou les ficelles pour un article accrocheur.

Et je suis loin du projet initial. D'un simple journal de bord, il est devenu un mini-trip d'exploration avec les humeurs, les découvertes, les conseils sur la vie à Londres. Moins critique que celui de la vie en Louisiane, il retrace plutôt une part de vie à Londres. Le blog est devenu un lieu de contacts, un guide touristique pour certains, un lien pour préparer un voyage,...

Je me suis ainsi rendu compte que non seulement je ne me contentais plus de donner de mes nouvelles, mais surtout de nombreuses personnes arrivaient sans me connaître et lisaient le blog en débarquant d'autres sites où j'avais posté un commentaire, ou par des recherches de mots-clés sur google ou yahoo , ou encore parce qu'ils sont eux-mêmes blogueurs sur le même sujet.
Ce soir d'ailleurs, nous allons dîner entre Français et Belges qui ont presque tous fait le même saut : venir à Londres et tenir un blog.
On se visite souvent via nos sites.

Je comprends mieux le mot WEB: les forumeurs et blogueurs sont les araignées tissant une grande toile.

03 décembre 2006

French earl grey (jeudi 23 novembre 2006)




Il n'est pas toujours facile de parler en anglais dans cette ville. Entre les Asiatiques, les Européens de l'est dont les Polonais semblent constituer le gros contingent, il faut encore compter avec l'importante communauté francophone. On ne peut faire deux pas sans tomber sur un francophone. Jugez en plutôt.

Je m'arrête ce midi dans un café près de Oxford street, appartenant à une chaîne internationale (je ne sais plus si c'était Nero, Starbucks, Lavazza, ou un autre). Je commande un thé earl grey et ... mon accent doit être particulièrement reconnaissable car le serveur continue en français. Je prolonge sur une terrasse de café (si, si, un 23 novembre, je vous assure) et je remarque que plusieurs piétons parlent français.
Entre parenthèses, ce moment était parfait, j'avais l'impression d'une totale liberté, je pouvais m'adonner au dessin en croquant un badaud ou un client du café, faire l'une ou l'autre photo des bâtiments qui m'entouraient, ou encore continuer d'écrire, les cours de l'après-midi étant supprimés pour cause de maladie.
Pas d'énervement, le calme, dehors au soleil, ça fait du bien, un vrai poisson sans bocal, un oiseau sans la cage.
Mais pour en revenir au français, le soir je fais des courses et bis repetita, le caissier était zaïrois (c'est lui qui a dit zaïrois et pas congolais). Une fois de plus, on parle français pour évoquer Londres, la famille ou son pays où venaient d'avoir lieu les élections présidentielles.
Je ne raconte pas le nombre de fois que cela m'est arrivé.
Et franchement, je comprends que certains n'évoluent pas en anglais.
Il y a très clairement moyen de vivre dans cette ville sans tisser des liens anglophones.
Messieurs les Français, vous avez été battus à Trafalgar, mais vous tenez votre revanche. Reconquista (euh, non, ça c'est espagnol...)!