Marche à Londres

20 juillet 2006

Neverland (dimanche 16 juillet 2006)


Est-ce encore le hasard ou l'inconscient qui guide mes pas? Une invisible et irrésistible main qui m'attire à l'endroit désiré, une force indéfectible qui me mène à l'événement?

Ce dimanche, une fois de plus baigné par la lumière chaude de l'été, je pars à la visite de mon nouveau quartier. Après une sieste en début d'après-midi (ne rigolez pas, je n'en ai plus fait depuis une éternité), je m'en vais sur les routes de Hampstead, en direction du parc du même nom.
Les rues en dénivellé (nous sommes sur une colline) sont bordées de somptueuses demeures du début du siècle passé. Les façades, les voitures et l'aspect verdoyant du quartier ne me font aucun doute, je suis bien dans un quartier bourgeois.
Cependant, il garde une saveur villageoise, grâce aux nombreuses ruelles sinueuses et aux chemins en cul-de-sac.
Je me lance au hasard dans l'une de ces rues, la Church Row, aboutissant à une petite église.
Elle est ouverte en ce dimanche après-midi et j'ose m'y aventurer. Une affiche y annonce pour le we prochain une pièce de Jean Anouilh, l'Alouette. Je prends un carton publicitaire du spectacle et sors de l'église pour me diriger de l'autre côté de la rue, en direction du cimetière peuplé de vieilles pierres tombales qui tentent de subsister face à une nature reprenant chaque jour un peu plus ses droits.
Les vieux cimetières m'ont toujours attiré pour leur quiétude; au delà du côté morbide, le calme et la nature qui s'y développe appellent à la balade.
Avant d'entrer, une stèle posée près de l'entrée porte le nom de George Du Maurier.

Je veux en avoir le coeur net et mon intuition se révèle juste: une plaque commémorative rappelle les illustres personnes enterrées là. Une certaine émotion m'envahit.
Les Du Maurier et la famille Llewelyn Davies ont leur caveau dans ce petit cimetière reculé.
Ces noms ne disent sans doute pas grand chose à la plupart des gens.
Et pourtant, ces familles sont à l'origine d'un des plus beaux contes sur l'enfance, pour lequel j'ai une grande affection.

Au début de l'année passée, j'étais allé voir au cinéma Finding Neverland, un film qui m'avait réellement ému sur la vie (légèrement romancée) de J.M. Barrie, l'auteur de Peter Pan.
Johnny Depp (décidément!) y interprète le célèbre écrivain aux côtés d'un jeune acteur anglais talentueux (londonien même; tiens, tiens, il faudra que je mène l'enquête), Freddie Highmore, qui joue le jeune Peter, Peter Llewelyn Davies. La jolie Kate Winslet tient le rôle de la maman.

James Barrie s'était lié d'amitié avec la jeune mère Sylvia -fille du romancier et cartooniste George Du Maurier - et avec ses cinq enfants, qui l'inspirèrent pour écrire sa pièce de théâtre. (Le livre de François Rivière « Barrie, le garçon qui ne voulait pas grandir » relate en détails ses liens et le destin tragique de cette famille.)

Il est quand même incroyable que dans une ville aussi grande, je m'installe à cinq minutes d'un lieu symbolique pareil pour une histoire qui me fascine autant.
J'ai déjà adopté le quartier, c'est clair!

Après cela, je continue encore mon chemin pour arriver au Hampstead Parc. A quoi dois-je m'attendre?!

4 Comments:

  • le destin, pas de hazard mon cher ami j'y crois TRES TRES FORT. Que d'émotions à travers ce blog j'en ai la chair de poule.Merci kiss

    By Anonymous Anonyme, at 08:37  

  • Joël et le pays imaginaire !

    By Anonymous Anonyme, at 06:59  

  • Joe,
    Peter Pan est un de mes livres de chevet et je dois bien avouer que le film Finding Neverland est loin, loin, loin de m'avoir laissé indifférent. Et oui, je suis un grand enfant sensible :)

    By Blogger MO!, at 16:22  

  • Je dois bien reconnaître qu'il m'a fait lâcher une larme, ce film.
    En sortant de la salle, il y avait un côté magique, un silence inhabituel des spectateurs... Je me demande si nous ne volions pas? :)

    By Blogger Joe, at 18:33  

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