Marche à Londres

09 juillet 2006

Night 29 (mercredi 05 juillet 2006)


Pour la première fois, j'ai travaillé le soir. En fait, le « runner » du soir (ou roomer ou busboy) m'avait demandé la veille si nous pouvions inverser nos horaires pour qu'il puisse suivre le match France-Portugal avec ses amis devant la tv. Comme je m'en fichais pas mal du football (vivement la fin), j'ai accepté, d'autant que je trouvais ainsi l'opportunité de découvrir le service en soirée.

En fait, il faut servir autant de monde que le midi mais sur un temps plus long; le personnel est donc un peu moins tendu, mais travaille sur une plus longue période. Par contre nous devons faire la fermeture en compagnie d'un serveur, d'un maître d'hôtel et d'un sommelier. Et la fermeture dépend de la clientèle.
Ce soir-là, un gros ponte plein de fric qui avait fini de manger à minuit se sentait obligé de poursuivre jusqu'à plus d'une heure du matin, avec son ami et sa ... compagne? Amie? Femme de luxe? Enfin, cela ne nous regarde pas.
Le temps d'enlever les nappes et finir les dernières petites choses et l'horloge indiquait déjà 1h30.
Moi j'ai omis un élément important: les transports en commun. Le métro est en effet fermé dès minuit. Je suis donc contraint de prendre les bus de nuit.

C'est une fois de plus quelque chose de bien huilé et bien pratique, mais on côtoie une autre faune à cette heure-là.
Après avoir pris le N6 pour rejoindre le Centre Point, lieu central pour des liaisons, je peux retrouver un bus qui passe près de Manor House. Le N29 suit le même itinéraire que le 29, il a le grand avantage de s'arrêter presqu'en face de chez moi. Avant cela, il passe dans des quartiers peuplés et variés comme Camden Town, Soho, puis Finsbury; je l'ai remarqué très vite à la population. Cinq blancs et euh... des Londoniens de la nouvelle génération empruntent ce bus.
Il est bien tard et pourtant certains portent encore des lunettes de soleil. D'autres dorment, d'autres encore empêchent certains de dormir, d'autres boivent une dernière bière de 50 cl, un dernier regarde les gens d'un air bizarre.
Pour la première fois depuis mon arrivée à Londres et même depuis longtemps, je ne me sens pas trop à mon aise. Oserais-je dire que c'est le fait de me retrouver bien seul au milieu d'un groupe qui n'est pas le mien? Un blanc habillé comme revenant du travail, avec son sac, son argent et son mobile au milieu des gens de la nuit ethniquement très éloignés, c'est clair que je faisais tache.

Je ne referai pas un soir (et l'avenir me donnera raison) même si l'expérience était à nouveau intéressante.
Et puis en plus, le lendemain, je me relève à six heures pour reprendre le service du matin.
Je remercie d'ailleurs le maître d'hôtel qui était confus et qui m'a presque expulsé du restaurant pour que je dorme quand même quelques heures.

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