Gavroche again (Lundi 12 juin 2006)
La deuxième semaine est toujours très dure, comme le sport.
Le stress n'est pas vraiment présent, je n'ai plus cette impression de devoir prouver quelque chose, je n'ai plus l'avenir d'une vingtaine de bambins entre mes mains, juste des tâches à accomplir pour la journée. Sans doute pas le plus excitant des boulots, mais de quoi nourrir son homme en atttendant mieux. Et puis travailler avec une des plus grandes toques du monde, dont le restaurant est classé dans les trente plus importants de la planète, je ne vais pas faire la « fine bouche ».
Même si ce n'est que dix jours à l'essai (payés quand même), on ne s'emballe pas. Pour la suite, ...
Le stress n'est pas vraiment présent, je n'ai plus cette impression de devoir prouver quelque chose, je n'ai plus l'avenir d'une vingtaine de bambins entre mes mains, juste des tâches à accomplir pour la journée. Sans doute pas le plus excitant des boulots, mais de quoi nourrir son homme en atttendant mieux. Et puis travailler avec une des plus grandes toques du monde, dont le restaurant est classé dans les trente plus importants de la planète, je ne vais pas faire la « fine bouche ».
Même si ce n'est que dix jours à l'essai (payés quand même), on ne s'emballe pas. Pour la suite, ...
Par contre, ce qui m'étonne véritablement, c'est l'ambiance.
Les premiers jours, je me demandais si c'était une semaine particulièrement tendue à cause du monde, parce qu'il fait chaud, parce qu'il y a des nouveaux à qui ils doivent « tout » apprendre, ...
Mais en fait, pas du tout! Le moyen de communication est assez violent. Les injures, (le fucking » a fort la cote, par ici), les critiques, les reproches continuels sur un ton méprisant sont fréquents, surtout de la part du « manager », cet espèce d'Italo mafioso, avec son costard trois épingles, qui débarque dans la cuisine pour vous sortir un « move on, move your ass », du plus bel effet.
Je suis relativement épargné. Je crois que le fait d'être un des plus âgés joue en ma faveur. Je crois aussi que que mon expérience au travail est remarquée, au regard de jeunes étudiants encore aux études. Aucune gloriole pour ma part, disons que ça force un peu le respect. C'est déjà ça. Puis, je sens que le chef Michel Roux m'apprécie. Pour lui aussi, travailler avec un gars plus de sa génération le satisfait, je crois.
Je me vois tout de même contraint de remettre l'un ou l'autre à sa place quand une crise passagère leur vient soudainement.
Les maîtres d'hôtel aiment montrer leur suprématie. De temps à autre, ils vous envoient une phrase assassine. Ils ont un certain plaisir à rabaisser soit les serveurs, soit les « roomers ». Mais ils sont tombés à mauvaise école avec moi.
Dernière en date, la coutellerie. On doit frotter avec un torchon (un essuie, pour les Belges) les divers couverts: fourchettes à quatre dents, à trois dents, grands, petits, moyens, avec inscription gavroche, fourchettes du personnel, et ainsi de suite pour les couteaux et les cuillers.
J'ai la malencontreuse idée de me tromper pour une fourchette et de le placer dans le mauvais compartiment.
« Mais qu'est-ce que tu fous? C'est pas ça, tu vois pas ?? », me lance-t-il d'un ton agressif.
« Non, je vois pas. Je suis là depuis quatre jours, toi depuis quatre mois. Tu le dirais de façon plus aimable, je comprendrais beaucoup mieux. »
« ... »
Il reste le mafioso à mettre au pas. Faut se méfier des malades qui ont tendance à l'autoritarisme. J'en sais quelque chose, je reviens des USA... Mais c'est une autre paire de manches, car la mauvaise foi qui s'ajoute au mépris, doublé de sa position de « Mussolini omnipotent », n'est pas une mince affaire.
7 Comments:
Joël, Merci, finalement on est bien content d'avoir le boulot qu'on a! Ton blog est un véritable antidépresseur. Bonne chance, ne te laisse pas démonter par cet Italo. Il fera peut-être bientôt tête basse. 1-1 à l'heure qu'il est contre les USA. Mais le match n'est pas fini...
By Anonyme, at 21:46
Attenzione au Al Capone des bacs à sable. Une solutione à la façon "de silence et de sang" tu vois ce que je veux dire hein! Montre lui qui est le el capo du savoir vivre forca Belgica!
Que du bonheur London story@+
By Anonyme, at 12:52
J'ouliais Monsieur Mauricet une BD avec notre Joe exellente idée n'hesitez pas à le relancer. Je suis deja en alerte!!!
By Anonyme, at 12:58
Hello,
c'est un peu avec retard que je découvre la nouvelle adresse de ton blog, je m'en excuse. En tout cas je trouve bien plus agréable a lire sous cette forme ci que chez 20six ;-)
Bonne continuation et je te promets de passer plus souvent!
By Anonyme, at 14:14
je vois que tu commence en force, tu te mets la maffia à dos et t'es là que depuis deux semaines. Et ben ça promet mon p'tit gars. Et puis s'il t'ennuie tu lui dit que "toua tou rigol' plou, que tou va loui coupè le pèti doigt à ce pèti con !"
barbara
By Anonyme, at 07:44
A Isa et Gilles: mon blog est conseillé dans les bonnes pharmacies.
A Vero: oui, je me demande si je ne vais pas faire un scénar de bd.
A Mich: Tu es le bienvenu ;)
A Barbara: " jé coupe lè peti douia, ou autrè chose"
By Joe, at 18:58
Ne te laisse pas faire! Bats-toi comme un grand gamin!!! ;-)
By Anonyme, at 05:39
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