Marche à Londres

29 novembre 2006

All blacks (dimanche 19 novembre 2006)


Ce jour, je décide de me reposer. Je calme les ardeurs. Je cours, je donne cours, je vais de droite à gauche, mais poser ses valises fait du bien aussi. Surtout que hier, je n'ai pas ménagé ma peine.

Comme tous les samedis, j'ai commencé par mes trois heures de cours (et oui, le samedi aussi). J'ai ensuite filé vers Kew Gardens.
Les gens devaient être particulièrement joyeux de cette journée encore et toujours ensoleillée. Je ne compte pas le nombre de personnes qui ont bavardé avec moi sur les Gardens Terrace ou le jardin botanique, qui m'ont conseillé sur le meilleur itinéraire, moi avec ma carte London AZ en mains. Il y a eu d'abord ce jeune couple, qui m'a invité à venir même en automne pour visiter le Kew Gardens car il y a tant à voir de magnifique que les jardins peuvent se visiter en toutes saisons. Ils m'ont appris quelque anecdotes, comme cette vieille dame aussi qui, m'entendant parler avec le jeune couple sur l'intérêt d'aller au Garden Terrace, m'a appris que Mick Jagger y avait une maison. Elle m'expliquait aussi les marches qu'elle faisait avec ses enfants pour traverser le parc Richmond Hill, lorsque plus jeune, ils venaient s'y promener.
Et le soir, avant de rentrer, un vieux monsieur de 83 ans m'accoste. Il voulait bavarder. Il connaissait l'allemand et un peu de polonais, mais pas le français et tout penaud, il m'avouait qu'il n'avait plus la mémoire pour apprendre une langue.

Le soir, la vie sociale continuait, en retrouvant le copain qui avait partagé bien malgré lui pendant quelques semaines l'appartement de l'indien. Il avait préparé le repas dans son nouvel appartement, à Willesden green (heureux homme qui vit dans le nord) et me proposait d'aller assister avec un de ses flatmates au sport national anglais et français -après le football-: le rugby. Je ne suis pas un adepte de ce sport de brutes pour nez cassé, mais finalement, autant ne pas rater cette occasion, d'autant que le match opposait l'équipe néozélandaise « All Blacks » aux « Bleus » de France.
Je dois admettre que je m'y suis bien amusé, autant pour l'ambiance du pub (pas de bagarre, incroyable), entre autre grâce à une néozélandaise quelque peu exubérante voulant prouver que son équipe était la meilleure (je m'en fiche, je suis belge!), qu'au match plaisant à suivre.
Il y a quand même de la technique et de la stratégie dans ce sport!
Nous avons encore prolongé dans un bar, à Chelsea, pour retrouver le même Italien extravagant de la fois passée.
Mais je me suis arrêté là. A minuit, je ne suivais plus rien des conversations.

26 novembre 2006

Tous à Richmond (samedi 18 novembre 2006)




Aujourd'hui, je mets d'abord les photos, le texte suivra quand j'aurai le temps. Parce que ce fut d'abord le plaisir des yeux et de la sortie. Trop beau, trop magnifique! Garden terrace et Richmond Hill, ne ratez pas cela en allant à Londres. Vous prenez la district line et après avoir visité Kew Gardens (le jardin botanique, pour faire simple), vous poursuivez jusqu'à Garden Terrace, qui donne un superbe point de vue sur la campagne anglaise à gauche et la Tamise qui serpente jusqu'à Londres à droite. Puis, vous attendez le coucher de soleil, et vous terminez par une balade dans le bois de Richmond Hill en risquant de rencontrer biches et cerfs. Bon, les détails plus tard, admirez déjà!

24 novembre 2006

Kiwis, Aussie! (vendredi 17 novembre 2006)

Le temps d'automne, malgré qu'il soit particulièrement doux cette année, est arrivé. Les arbres perdent leurs feuilles, le matin a du mal à se lever et le soir tombe avant que vous ne soyez rentré à la maison. La froidure du matin est là, la pluie glaciale tombe plus souvent, le vent souffle,... pas de doute, l'été est derrière nous.
Et les microbes refont leur apparition. Nez qui coulent, toussotements, la grippe traîne et attaque dès qu'elle peut. En Angleterre, il y a cette année un problème d'approvisionnement de vaccins de la grippe, ce qui ne me concerne pas car je ne suis pas dans les catégories à risque. Laissons la médecine s'occuper de ceux qui en ont besoin.

Mais tout de même, je dois me méfier: l'attente des trains, des bus ou des métros, les voyageurs en chaleur qui ont besoin d'ouvrir les fenêtres comme si on était en été, le contact d'éventuels étudiants eux-mêmes malades me poussent à la vigilance.
J'attaque donc les remèdes les plus efficaces. Certes, recette de grand-mère, mais qui fonctionne: la réserve de vitamine C.
Le matin, thé citron, avec miel, et un kiwi. Le soir, rebelote. Une incursion furtive d'un virus a tenté de m'affaiblir, mais raté, le remède a fonctionné. Hé, hé!

Au fait, ici, quand on parle des Kiwis à Londres, on parle aussi de la communauté importante de Néozélandais. Et les Aussies sont les Australiens. Interesting, indeed?

20 novembre 2006

Countdown (lundi 13 novembre 2006)



S'ils pouvaient tous être aussi gentils que lui...

Les deux autres gamins, c'est moins la joie. Imaginez le précepteur: chaque jour, il doit aller chercher le plus jeune à l'école, prendre le bus, le faire goûter, suivre les devoirs et les leçons, puis, lorsque la soeur débarque, il doit recommencer le scénario prequ'à l'identique. Pas très valorisant, d'autant que les enfants sont moins adorables.
Pour ne rien gâter, le "tuteur" (en l'occurence moi) doit s'enfiler une heure à une heure et demi de trajet pour y arriver. Puis la même chose en sens inverse.
En prime, pour ce travail de « nounou de luxe », le tarif est moins intéressant. Je l'avais accepté en début de période pour mettre du beurre sur les tartines, mais vu le succès des autres cours, l'intérêt de poursuivre est devenu particulièrement limité.

Et là, aujourd'hui, fâché, je suis! Plus un rond, j'attends mon paiement depuis dix jours. Il semblerait que la banque ait eu un problème. Comme j'ai flambé en sachant que l'argent arrivait le premier du mois, je suis coincé. Le loyer, les courses, le transport, ... je fais comment? Si l'argent n'est pas là aujourd'hui, il ne me reste que la manche ou la prostitution.
Autrement, si l'organisme paie convenablement, financièrement, c'est devenu très vivable, tout en gardant en mémoire qu'aucune sécurité sociale ou pension n'est couverte.


Ceci ne noircit pourtant pas le tableau. Je reste foncièrement satisfait de cette expérience et de la vie à Londres. Je rencontre des gens de divers horizons, je visite, je découvre, je vis comme indépendant, je sens la liberté qui souffle sur la ville.

L'objet de l'expérience à Londres est multiple: l'apprentissage de l'anglais, une (des) expérience(s) professionnelle(s) nouvelles, de la découverte, une meilleure expérience à l'étranger que la précédente.
Je suis gâté. Si je ne suis pas encore bilingue, il est évident que mon niveau de compréhension a bien progressé. Je comprends désormais de plus en plus du premier ou deuxième coup. Pour la pratique de la langue, je ne suis pas encore au top dans les conversations, mais les progrès sont là.
Pour le travail, même si j'ai d'une certaine façon replongé dans l'enseignement, je ne conçois absolument pas le travail de la même façon. C'est une toute autre dimension, qui me plaît réellement, d'ailleurs.
S'ajoutent à cela les différentes formes d'écriture, qui pour certaines avancent à un bon rythme, pour d'autres font leur petit bonhomme de chemin, d'autres encore stagnent gentiment. L'environnement de cette ville magique, charmante, à l'allure de villages à certains égards et dans certains coins, n'y est pas étranger.

Se pose alors la question dilemme: réussi ou pas, prolongement ou non??
Et dans ce cas, faudrait-il arrêter fin de l'année?

19 novembre 2006

Students (vendredi 10 novembre 2006)

Je n'ai plus trop parlé de mon travail, non pas que ce n'est pas intéressant mais travailler comme prof. relève moins de la découverte pour moi. Bien sûr, je suis free lance, bien sûr j'enseigne avec des adultes en entreprise, mais tout de même, je vis moins une histoire de fous que de rouler des boulettes de beurre ou servir un Blueberry Mule à un junkie de 20 ans à minuit. J'ai donc moins l'impression d'étonner. Bien que...

Mes étudiants adultes travaillent tous actuellement chez Orange. Le premier, Iranien d'origine est chef de projet marketing, et son niveau est déjà impressionnant. Normal, bien sûr, il a étudié et travaillé cinq ans à Paris. Comme il doit fréquemment s'y rendre, il veut garder un français irréprochable. Une autre étudiante, Coréenne, mariée à un Français, est hyper speedée et travaille avec le premier cité. Pour elle, il faut du résultat, rapidement. Elle cherche à utiliser dans son travail ce qu'elle appprend. Pour ces deux-là, il n'est pas question de les ennuyer avec des règles de grammaire et des exercices: nous discutons, je relève quelques anomalies, ils lisent des articles de journaux (Le Monde) ou des articles tirés de l'Internet, je les mets en situation de travail (coups de téléphone, écriture de mails, ...).
La secrétaire du patron d'Orange UK a aussi un excellent niveau de français, et je travaille de la même façon. Une plus jeune de mes étudiantes est par contre au niveau débutante. Le défi est plus conséquent et je dois vraiment lui apprendre l'abc du français. Des petites phrases, du vocabulaire, un peu de grammaire malgré tout. Je me fixe comme objectif de lui donner de l'asurance dans des situations de tous les jours. Bien sympathique, elle m'a proposé de manger à la cafétaria d'Orange (oui, elle n'est pas mariée).
Le dernier étudiant Orangiste, en attendant de nouveaux, est responsable d'une équipe de vingt personnes dans le domaine fiscal et doit travailler avec des Parisiens. Il a déjà passé une année en France et son niveau est très bon, mais il est plus en recherche de grammaire. Vu ses besoins, il est intéressé aussi par la construction de la langue (références latines, expressions, origine étymologiques, ...). Que du bonheur!

Puis j'ai quelques enfants en cours particuliers.
Deux adorables enfants. La première, une petite fille de dix ans, constamment souriante et motivée, attend toujours qu'une place se libère au Lycée français; elle est sur une liste d'attente depuis septembre...
L'autre, dix ans aussi, suit l'école en anglais, mais sa maman est russe, et le papa français. Il apprend donc le russe, il a aussi des cours de guitare et avec moi deux heures de français par semaine. Et pourtant, malgré un emploi du temps chargé, le gamin est souriant, heureux, espiègle, sympa. Un plaisir d'enseigner à un petit bout comme ça.
Le papa aussi est un chouette gars, puisqu'il m'a conseillé auprès d'un de ses collègues anglais de chez Getty.images, pour donner des cours à son gamin de huit ans. Premier élève par relation. Un plaisir!

Puis il y a les deux enfants pour qui je me déplace tous les jours trois heures...

15 novembre 2006

Museum (lundi 06 novembre 2006)


Impressionnant! Pas un kopek à débourser pour voir les superbes collections du British Museum (dont la Pierre de Rosette est pour moi l'objet le plus prestigieux); pas un centime pour déambuler plusieurs heures dans la National Portrait Gallery; aucun dinar dans l'escarcelle de l'état pour voir, revoir et revoir encore les salles du musée des Sciences Naturelles et s'initier aux sciences; pas d'entrée pour le musée de Greenwich, qui retrace l'épopée du temps, du calcul des fuseaux horaires, des positions...
Bien sûr, les expositions temporaires ont un droit d'entrée. Bien entendu, des urnes trônent à plusieurs endroits pour pousser le visiteur à intervenir selon ses possibilités. Si en août je m'abstenais d'y laisser quelques pièces, je glisse maintenant une modeste contribution. Il est entendu que les petits musées privés demandent un droit d'entrrée. Mais cela me semble bien intelligent de mettre l'art, la culture, les sciences à disposition des gens.

Tout n'est pas gratuit bien sûr et je ne vais pas brosser un tableau idyllique et naïf de la situation. Je voulais juste faire remarquer que les grands musées britanniques sont gratuits, donc bondés, car ils poussent à revenir. J'ose espérer que cela rend les gens moins bêtes.

Trois fois au Science Museum, et je compte retourner au British Museum. Imaginez, visiter la Joconde gratuitement... l'Atomium à disposition de tous autant que vous voulez... le MIM portes ouvertes...
On n'y est pas encore...

13 novembre 2006

Creazy pictures (dimanche 05 novembre 2006)



Je maîtrise de mieux en mieux l'appareil photographique. Même s'il n'est qu'un petit appareil digital, je découvre les différentes facettes qu'il m'offre avec beaucoup de plaisir: focus, temps d'exposition, noir et blanc, grain, etc. même avec un numérique, on peut arriver à de très bons résultats,... depuis plusieurs jours, je le teste lors de mes différentes visites et ça devient de mieux en mieux, je reviens avec de chouettes photos.

Mais je ne sais pas si j'arriverai au niveau du gars rencontré lors de la dernière Avant Première Cinéma à laquelle j'ai assisté.

Alors que je traînais avec un pote à Leicester Square avant d'aller à Greenwich, j'ai demandé à un type déjà posté aux avant-postes à quelle heure démarrait la cérémonie. Le spécialiste de la photo a rapidement sorti son numérique après nous avoir répondu et a passé en revue des dizaines de photos de stars: la plupart des inconnus, pris en photo dans la rue ou à la sortie de leur hôtel. Hormis deux, trois grosses pointures comme Michael Caine, vraiment pas de quoi fouetter un chat. D'autant que le plaisir qu'il en retirait était de trôner fièrement à côté de ses prises, comme pour un trophée ramené de la chasse. Qu'il s'amuse avec cela, c'est inoffensif. Mais qu'il nous sorte sa collection pendant plusieurs minutes, sans se rendre compte une seule minute que cela nous intéressait autant que des constructions en allumettes usagées des cathédrales de France, franchement, on avait trouvé notre François Pignon.
A un moment, il a fallu faire comprendre au dingo-passionné que nous étions un peu pressés. Heureusement, je crois bien que nous étions partis pour toute la collection.
J'ai pu quand même le soir prendre quelques belles photos des vedettes du film The Prestige, que j'irai voir un peu plus tard. Euh, je vous les montre??

Be inspired, let's dance (vendredi 03 novembre 2006)


A Bruxelles, je n'en connais aucune. Pourtant à Londres, nous avons l'embarras du choix et je suis vraiment impressionné de voir le nombre de comédies musicales proposées au public.

Ici, tout le monde peut y trouver son compte: comédies sur le groupe Queen, sur l'Argentine d'Evita Peron, sur Chicago, sur les Producteurs, sur des sorcières, une comédie tirée d'un dessin animé Lion King, ...
Dans toutes les propositions, j'en ai choisi une dont je connaissais la version filmée. L'histoire avait d'abord été écrite pour le cinéma et fut un succès critique et public pour son réalisateur Stephen Daldry.
Billy Elliot est un gamin de 11 ans qui préfère la danse à la boxe, dans une famille anglaise de mineurs, au moment des restructurations des années '80.
En près de trois heures, devant une salle comble, les comédiens-danseurs vous transportent dans cette superbe histoire sociale. Le metteur en scène a la bonne idée d'éviter le strass et paillettes qui donne souvent le côté « too much » à ces spectacles. Malgré les gros moyens placés dans les décors (ça se voit), l'ensemble est juste bien calibré et permet de vous emporter avec émotion dans l'aventure de Billy.
L'humour est également présent, comme par exemple lorsque le pianiste au physique d'Obélix danse et fait un grand écart.
Trois équipes de danseurs, trois jeunes Billy, se relaient sur les planches tout au long de la semaine, et pour cause: le théâtre ne fait pas relâche depuis plus d'un an et il est hors de question que le jeune ado qui joue le rôle soit sur scène chaque jour. Ai-je eu de la chance? Etait-ce le meilleur danseur ou suis-je bon public? Quelqu'un m'a dit que parfois le spectacle ne valait pas grand chose.
Moi je ne peux que conseiller d'aller le voir.
Plein de belles images dans la tête, je suis sorti du théâtre vers 23 heures.

... Et on n'est pas capable de créer une comédie musicale dans la capitale de l'Europe?

les trois danseurs originaux du spectacle en 2005. Tous partis et remplacés depuis lors.

11 novembre 2006

The Castle (lundi 30 octobre 2006)




Ils ne respectent plus rien!
Je n'aurais pas cru que le peuple britannique fasse subir ces nuisances à leur reine, elle n'a pas mérité cela.
J'ai constaté les faits lors de la visite du château. A plusieurs reprises même.

Cela a commencé au moment où nous observions la cour intérieure et les appartements de la reine, illuminés au niveau de la cuisine et donc occupés.
Ce fut plus prononcé dans la salle des photos reprenant plusieurs clichés de la vie de la famille royale et de Elisabeth II, jusqu'à ses quatre-vingts ans. Malgré les écouteurs me permettant de suivre plus en détails la visite, les perturbations étaient inévitables.
Ensuite, dans la superbe pièce de l'Ordre de la Jarretière, décorée des écussons des 900 membres depuis la création de l'Ordre, auquel le roi Baudouin appartint (il cachait bien son jeu, celui-là), les mêmes turbulences revenaient.
Encore un peu plus tard, alors que je venais d'admirer l'original du Massacre des Innocents, de Brueghel (énormément de peintures et tapisseries d'artistes flamands du 16e et 17e), en quittant le bâtiment principal et spécialement les pièces qui furent ravagées par l'incendie de 1992, (dont il ne reste aucune trace, la restauration étant exemplaire), je me suis dirigé vers la cathédrale Saint George et là aussi, ce fut encore un peu plus perceptible. C'était inquiétant.

Mais que fait Jacques Vanden Haute, le président de l'UBCNA*??
Permettrait-il le passage d'une ligne aérienne au-dessus du château de Windsor?
Je crois même qu'à cause des avions, les maisons environnantes, dont certaines sont transformées en auberge et qui proposent d'excellentes jacket potatoes (pomme de terre farcie de cheddar et de jambon), ont subi les dommages des vibrations. Voyez vous-même:

* UBCNA: Union Bruxelloise Contre les Nuisances des Avions

10 novembre 2006

Baden Powell (dimanche 29 octobre 2006)


Quand j'étais scout, pour les jeux, on partait souvent vers le Rouge Cloître et ses environs. Le dimanche dans les bois était devenu un rituel pendant des années.

Après une nuit rallongée d'une heure, Je me sentais en pleine forme en ce doux dimanche pour me promener dans le parc Wimbledon Common, qui jouxte le quartier dans lequel j'habite.
Pour avoir une petite idée, les Bruxellois doivent s'imaginer que j'habite à Tervueren: pas dans la ville mais tellement proche du centre, bourgeois (quartier Putney pas très loin), verdoyant comme si j'avais la forêt de Soignes près de chez moi. Et justement!
Couleurs d'automne, hêtres ou chênes, petits sentiers, un étang où barbote l'un ou l'autre canard, des marcheurs, des coureurs, des promeneurs et leur toutou, des vieux pervers (euh, mais non, qu'est-ce que je dis?), tout y était.
J'ai eu un petit coup de nostalgie, mais de la nostalgie heureuse. J'avais un goût de bien-être en me rappelant ces bons moments de ma jeunesse et en ressentant les mêmes impressions, comme une madeleine de Proust, ici à Londres.
Après une bonne demi-heure – les parcs sont immenses ici- je sors des bois et arrive sur une plaine au centre duquel trône fièrement un moulin à vent (windmill).
Je fais quelques photos, me rapproche et ... j'y vois accolé deux plaques qui m'intriguent. Le prix d'entrée étant symbolique (1£), je décide de le visiter, d'autant que c'est le dernier week-end avant que la saison ne se termine.
Passées les premières vitrines sur le fonctionnement des moulins à vent et quelques maquettes détaillées de moulins anglais, je passe à l'étage laissant derrière moi quelques outils anciens exposés ça et là.
Au premier, un monsieur d'un certain âge, allure d'un gentleman, organise sa petite expérience de moulage du grain de blé pour un enfant et son père.
Je suis attiré ensuite par une vitrine exposant livres, foulard, écussons, articles. L'histoire me rattrape.
Cette vitrine met à l'honneur Baden Powell, le fondateur du scoutisme qui a écrit le premier manuel pour les animateurs en 1908, dans ce moulin, après avoir lancé le mouvement en 1907. Bientôt cent ans!
Les deux plaques commémorant des Jamborees (rassemblement mondial de scouts) prenaient leur sens.





09 novembre 2006

Brighton (samedi 28 octobre 2006)


Non, je ne suis pas à la côte belge, malgré cette enseigne vantant la gastronomie de mon terroir(si, si, n'ayons pas peur des mots). Je m'offre une journée de villégiature en bord de mer britannique, à Brighton.
En une heure de train, je me suis retrouvé à la gare, située à quelques centaines de mètres de la plage.
Bien que la journée soit nuageuse, les températures sont clémentes et suffisantes pour se lancer dans une ballade le long de la digue.
La foule n'est pas au rendez-vous et tant mieux. Cela me change des rues surpeuplées de Londres.
Non pas que cela me déplaise, mais cela me permet d'apprécier d'autant le calme d'un samedi.
Comme je ne suis pas venu pour faire trempette ou jouer à la crêpe sur les galets, je remonte voir de plus prêt le centre et trouver un restaurant. Le Café belge était tentant, mais les prix et le manque d'exotisme en ont décidé autrement. Et finalement, c'est le long de la digue que je trouve un restaurant où je peux goûter à un excellent fish and chips, qui est en fait un cod and chips (sans doute le nom du poisson). Les serveurs sont de l'est, je l'entends, et j'ai une pensée pour eux. Je sais ce que c'est et je n'oublierai pas de laisser un pourboire, si le service est bon.
L'après-midi, je repère quelques musées à visiter et en avant.
Brighton a son musée-fondation d'archéologie, mais surtout, un musée d'art bien rempli, prouvant un certain prestige à la ville. J'y ai d'ailleurs trouvé le fauteuil de Gaston Lagaffe!
(Bon, j'arrête là aujourd'hui, j'ai un poil dans la main)

08 novembre 2006

Dancing (vendredi 27 octobre 2006)


Pour fêter l'anniversaire d'un copain de flat, nous nous sommes retrouvés dans un bar de Putney, près du pont enjambant la Tamise.
Décidément, je sors; après avoir rencontré des lecteurs de mon blog la semaine passée, qui sont venus tenter l'aventure à Londres aussi, suivi de la soirée people de Chelsea, je remets le couvert cette fois-ci, pour danse et cotillons.
Je me suis rendu compte aussi comme les jeunes pouvaient s'éclater, se dépenser, s'amuser, ...
Et finalement, je préfère ça.
Oui, je vote cent fois pour une vie libre, avec ces risques d'excès, plutôt qu'une existence de contraintes religieuses, morales ou culturelles, poussant au rejet et à la haine.
Je préfère un jeune avec ces éventuels débordements de joie, qu'un jeune qui se rend le vendredi à la mosquée et se fait exploser le dimanche sur un marché.
L'Europe est en fait rentrée dans une ère oisive et festive. Soixante ans de paix et de prospérité (on l'oublie) nous ont menés à dépenser du temps en s'amusant.
On pourrait comparer cette période avec celle de la Pax Romana. Evidemment, la fin est moins joyeuse. Des hordes de barbares ont envahi l'Empire Romain d'Occident. Notre Pax Europa serait-elle mise en danger aujourd'hui par un ennemi de l'intérieur (l'oisiveté?) ou de l'extérieur (le barbare terroriste?)?
(Oui, y avait longtemps, un petit post polémico-litique)

06 novembre 2006

Charles D. (mercredi 25 octobre 2006)

Charles se souvient de ce matin pluvieux, lorsqu'il était encore gamin.
La pluie s'abattait drue sur les vitres du petit deux pièces, s'ajoutant au décor bien triste, aussi triste que ce qu'on pouvait lire dans le regard de Charles. Assis en face de la fenêtre, scrutant la rue, il aurait tant aimé rendre visite à son père ce matin-là. Mais il savait que ce n'était pas le jour. La prison interdisait les visites le mercredi. Savoir son père au bagne pour des problèmes de dettes le rendait furieux. Sa tristesse se transformait en colère: pas facile d'être un enfant issu de famille modeste au début de ce dix-neuvième siècle.
Mais dans cette épreuve, Charles y trouvait une nouvelle force. Il se jurait, en ce jour anniversaire de ses dix ans, de continuer ses études, coûte que coûte, pour ne jamais vivre ce que son père endurait. C'était un jour de 1822.

Aujourd'hui, près de cinquante ans plus tard, le soleil l'accueille au sortir de sa maison, à Doughty street.
Un jour important, puisqu'il va enfin rencontrer sa reine, His Majesty Victoria, qu'il vénère tant. Osera-t-il lui dire tout ce qu'il ressent sur la misère qui continue à s'abattre sur le bon peuple du Royaume d'Angleterre? Parviendra-t-il à la convaincre de se pencher sur le sort misérables des enfants des rues, si nombreux dans sa ville? Trouvera-t-il les mots, lui qui a eu tellement l'habitude de les coucher sur le papier plutôt que de les exprimer?
En ce jour de 1870, l'occasion est unique pour lui, la chance de la rencontrer ne se représentera plus.

05 novembre 2006

To get or not to get (mardi 24 octobre 2006)



Je me rends compte que si on n'a pas, on n'est pas.
On existe dans notre société que si on possède. Tu as un boulot qui paie bien? tu peux dépenser sans compter car l'avenir est assuré, causer de différents sujets car tu te tiens au courant, rencontrer des gens car tu peux te permettre de sortir.
Engrenage de la réussite! Mais valorisant car celui qui s'accroche y arrive.

Et en cette fin de mois, comme j'ai bien calculé, et bien travaillé en octobre, je sais que le compte va bien se garnir dans quelques jours. Donc, je flambe, je ne regarde pas à la dépense, je me fais des petits plaisirs en allant au ciné, en achetant un cd (écoutez ici) ou en rentrant dans un pub pour vider une pinte.
J'ai dû d'ailleurs retourner dans « mon » quartier (oui, j'en suis tombé amoureux, j'ai déjà expliqué pourquoi), à Hampstead, pour déposer un chèque à la banque que j'ai gardée dans ce quartier.
En sortant, j'en ai profité pour aller me payer une délicieuse pâtisserie française, un Mocca, qui m'avait fait saliver plus d'une fois dans la vitrine de la boulangerie, lorsque j'allais travailler au restaurant, en août.
Cette fois-ci, j'ai pu le goûter accompagné d'un excellent cappucino, assis gentiment à une table du tea-room, en démarrant le livre « the Lost Boys » sur la famille Lewellyn-Davies. Le quartier s'y prêtait bien (rappelez-vous, également, un article en juillet).
Il pleuvait pour une fois, à grosses gouttes, mais rien n'y faisait, le bonheur.
Ah, la vie est dure, c'est sûr!

Because Film Inspire (dimanche 22 octobre 2006)

Maintenant que j'ai déménagé, je peux prendre du bon temps et passer mes heures à autre chose que la visite d'appartements.
Et cette période de calme est la bienvenue au moment où le rythme se ralentit pour cause de vacances scolaires. Je n'aurai que mes étudiants adultes la semaine prochaine et tant mieux.
Cela va me permettre de souffler et aussi de suivre de près le BFI (pour Because Film Inspire...) London Film Festival 2006. Plein de films en avant-Premiere dans diverses catégories (français, du monde, documentaires, DA,...), avec des stars qui se déplacent (Dustin Hoffman, Tim Burton, Kate Winslet). Je me fais une semaine cinéma pendant ces congés scolaires.
Au programme: Little children (Kate est venue présenter ce film où elle donne de sa personne, de son corps, je veux dire), la comédie A good year de Rydley Scott (j'ai gagné des places via Evening Standard) avec Russel Crowe, Freddie Highmore, Marion Cotillard et Didier Bourdon (si!), Quand j'étais chanteur avec notre actrice belge Cécile de France donnant la réplique à Gérard Depardieu, Black book le dernier film de Verhoeven en ... néerlandais pendant les trois quart du temps, le film beur Indigènes, avec la présence dans la salle du réalisateur Rachid Bouchareb qui vient expliquer son film et répondre aux questions des spectateurs, le film anglais Children of men (2 places par une « étudiante d'Orange »... Déjà mariée, on ne s'emballe pas), ... Tout cela dans les belles salles des cinémas de Leicester Square, enfin, sauf une qui est vraiment petite (Odeon Mezzanine, je déconseille).
Je peux à nouveau chasser le scoop de l'un ou l'autre acteur(trice). J'ai ainsi vu Kate Winslet, Tim Burton, et le phénomène Borat (vous en entendrez parler certainement).
Là, je suis rassasié, pour quelques ... jours. Ça donne faim en fait, et j'ai vu que plein d'autres sorties vont m'attirer. Et des avant-Premiere qui m'attendent. Ah! C'est reparti, je m'amuse.

04 novembre 2006

01 novembre 2006

Chelsea People (vendredi 20 octobre 2006)

Je viens de terminer six semaines de dure labeur.
Six semaines de travail qui ne m'ont guère laissé le temps de faire autre chose: respect des horaires, enseignement, bus, métro, autre élève, préparation, ... Environ trente heures de cours particuliers par semaine sans oublier la vingtaine d'heures de déplacement (comme un représentant) ont bien rempli mes journées et m'ont éloigné de mon ordinateur. Pas trop le temps d'écrire, de visiter, de souffler, de ...
Je vois dès lors les deux semaines arriver avec bonheur, bien que je ne puisse parler de réelles vacances car la plupart de mes étudiants adultes continuent les cours. Par contre, mes « clients » de l'école française sont en congé pendant deux semaines, ce qui me libère du temps pour dormir, mais surtout pour écrire et revisiter Londres et ses environs. Le programme sera chargé et finalement je vais peu me reposer.
J'ai pourtant déjà commencé la décompression ce soir.

Par un copain français, Thomas, le flatmate qui me remplace dans l'appartement (et qui va d'ailleurs bientôt déménager aussi, car il ne supporte déjà plus « l'autre »), je me suis retrouvé dans une soirée inhabituelle pour moi.
Thomas connait un copain qui n'a pas de problèmes pour boucler ses fins de mois.
Le gars fêtait son anniversaire et nous invitait dans un café de Chelsea -je ne peux parler de pub quand on arrive dans ces quartiers.

Prévoyant, je retire quelques pounds, histoire de tenir la soirée.
Une précaution qui n'était pas nécessaire, étant donné que le joyeux fêtard a offert tout au long de la soirée le champagne à ses invités.
Sur la terrasse de cet « estaminet », la « jet set » de Londres tentait de faire bonne figure.
Nous-mêmes n'étions pas en mauvaise compagnie: Gonzesses de rêves de magazine people, Anglais un peu dandy, au look d'écrivain incompris, chemise ouverte, cigarette au bec et cheveux mi-longs peu soignés. Un Gainsbourg plus classe, mais vieux beau sur le déclin. Et surtout, un italien friqué qui vous fait découvrir la boite de nuit de son frangin, sur Leicester square, gratos. Bonjour les relations!
Puis moi, ... amusé, au milieu de ce type d'individus.
Mais cela clôture sur une note bien différente les six semaines que je viens de vivre.